Et moi dans le rôle du vengeur masqué sonnant la charge lorsque le danger est écarté.Sorte de petit Finkelkraut dressé sur ses ergots émoussés "cocoricotant" de façon pathétique la disparition du "bon vieux temps".

Il n'empêche que j'ai effectivement assisté à cette montée des intégrismes islamiques autour de la fin des années quatre vingt-dix avec l'installation dans les quartiers de barbus prosélytes qui ont fait se voiler les filles et revendiquer les collégiens du hallal dans les cantines.

Sursaut nationaliste de ces petits français d'origine maghrébine exprimant ainsi leur indignation face aux interventions militaires musclées des puissances occidentales au Proche-Orient.

Politique autant généreuse que hasardeuse du regroupement familial au nom d'une idéologie qui refusait de tirer les conséquences des premiers soubresauts d'une classe populaire inquiète puis vite excédée par les incivilités et la petite délinquance s'installant impunément dans les "quartiers".

L'établissement scolaire que j'ai dirigé à la fin de ma carrière symbolisait toutes les crispations identitaires. Marocains contre algériens. Gens du voyage contre les deux premières catégories et une petite classe aisée composée de commerçants, de viticulteurs et de fonctionnaires. Sans oublier la caste enseignante confite depuis plusieurs décennies dans un sirop "droits-de-l'hommisme" mâtiné de socialisme les empêchant de voir, depuis leurs villas cossues dans le vote protestataire de ceux qui n'avaient pas la chance de vivre dans un quartier tranquille autre chose qu'un retour de l'idéologie fasciste qu'il s'agissait de combattre à grands coups de leçons d'instruction civique auxquelles les chères petites "têtes blondes" n'accordaient pas le moindre crédit dans leur vie quotidienne au collège.

Les hasards du calendrier électoral m'ont ainsi permis d'assister au désarroi de l'équipe enseignante à l'occasion d'un scrutin municipal qui a proprement évincé le maire sortant socialiste bon teint, de cette bourgade vauclusienne depuis toujours à gauche par une population excédée par les exactions quotidiennes des tenants du " je nique les français" pour porter dans le fauteuil de maire une représentante du Front National.