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Coup de pied dans la fourmilière

 

 

 

 

 

Coup de pied dans la fourmilière

 

Nous avons tous, pour nous amuser, dérangé le labeur implacable des fourmis pour les regarder s'agiter frénétiquement dans le plus grand désordre.

Désordre apparent qui débouche immanquablement sur une reconstruction aussi efficace que rapide.

Cette multitude grouillante aux gesticulations insaisissables pour l’œil humain permet à la curiosité enfantine d'entrevoir la magie du monde et pour les plus sensibles d'élaborer avec l'observation de l'intense activité de la fourmilière une parabole éclairante de notre fonctionnement social.

Ce geste destructeur nous fait aussi éprouver un sentiment de toute-puissance vis-à-vis de ces misérables créatures de quelques millimètres.

Endossant le costume du "Tout puissant", on fait ainsi l'expérience d'une divinité facétieuse et cruelle qui utilise sa puissance infinie pour défaire un monde, en détruire le bel ordonnancement.

Ce geste bien innocent qui n'a jamais valu la moindre réprimande à un gamin peut l'aider à toucher du doigt quelques concepts fondateurs de la pensée scientifique et philosophique.

De l'observation de cette vie frénétique de la fourmilière peut naître une fascination ambivalente où se mêlent autant la curiosité préscientifique née des premières leçons de Sciences Naturelles lorsque l'on dépose au creux du nid de fourmis la tête de la pin du repas dominical que l'on retrouvera quelques jours plus tard parfaitement nettoyée que la symbolique de la puissance dévastatrice pouvant s'abattre sur les misérables créatures que sont les êtres humains pour une entité supérieure.

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